Comment bien choisir sa consommation de poissons et de produits de la mer?

Parmi les espèces animales menacées, les poissons et produits de la mer sont particulièrement vulnérables. Quelques bons réflexes permettent à notre échelle de limiter les conséquences de la surpêche, de la perte d’habitats ou encore des changements climatiques.

On estime que 50% à 90% des populations de grands poissons pélagiques (qui vivent dans les eaux proches de la surface ou entre la surface et le fond) ont disparu en une quinzaine d’années à cause de la surpêche. Des espèces couramment consommées, comme le thon rouge, la morue de Terre-Neuve ou la sardine sont en grand danger; elles sont souvent citées comme les emblèmes d’un phénomène inquiétant au niveau mondial.

Par ailleurs, Beelong constate que l’utilisation des produits de la mer dans les collectivités se concentre sur seulement 10 espèces! Les voici: le saumon, les crevettes tigrées, le thon, la truite, le cabillaud/morue, les perches, le lieu jaune, les calamars, la dorade et le pangasius. Or, il existe bien des alternatives plus durables, dont les poissons du lac (lire ci-dessous).

Quelles menaces?

Les menaces suivantes planent sur les poissons, mollusques et crustacés:

  • la surpêche découle de pratiques de pêche industrielle en haute mer. A grande échelle depuis le milieu du XXe siècle, elle a des conséquences environnementales, économiques et sociales, dont l’épuisement des stocks d’espèces;
  • la perte ou la dégradation des habitats diminue aussi l’abondance des poissons. Elle a pour causes principales les changements climatiques, la bétonisation (barrages, digues), certaines techniques de pêche ou encore l’eutrophisation (accumulation de nutriments, sorte de pollution naturelle) et les pollutions toxiques et plastiques;
  • les changements climatiques modifient la répartition des stocks de poissons, leur alimentation et leurs habitats. Ils entraînent une adaptation des méthodes de pêche.

Les principes à suivre

Pour limiter ces impacts, mieux vaut bannir les espèces en danger et les techniques de pêche destructrices. Le Guide poissons et fruits de mer du WWF, par exemple, détaille pour de nombreuses espèces lesquelles privilégier (vert), acheter en second choix (orange) ou éviter (rouge). Pour les professionnel.le.s, Ethic Ocean propose également un Guide des espèces.

Globalement, mieux vaut suivre ces conseils:

  • modérer sa fréquence de consommation (maximum 1x par semaine);
  • se fier aux labels reconnus (sauvage : MSC, FOS ; élevage : bio, ASC);
  • inclure des espèces moins connues pour diminuer la pression sur les plus consommées.

Il existe différentes techniques de pêche, avec des méthodes plus sélectives que d’autres. L’un des problèmes majeurs touche aux prises accidentelles et à la taille de maturité. Les chalutage de fond, les filets à petites mailles, la pêche à la senne ou encore la pêche à l’explosif manquent de sélectivité et sont particulièrement dommageables pour les habitats. Il vaut mieux privilégier les poissons pêchés à la ligne, au filet ou au casier (se référer aux labels).

La consommation des poissons de nos lacs représente une bonne alternative locale et durable, pour autant de veiller aux espèces menacées comme l’écrevisse à pattes blanches et la petite lamproie. Voici dix espèces à (re)découvrir! Voir aussi les recommandations de l’Association suisse romande des pêcheurs professionnels.

Les efforts de Beelong paient

Grâce aux outils et au travail de Beelong, ce sont plusieurs milliers de tonnes de poissons menacés qui ont disparu des menus. Il existe trois leviers principaux: arrêter ou diminuer la consommation, privilégier un mode de production plus durable (label), ou encore changer d’espèce, de morceau ou d’aliment.

Un témoignage chez l’une des collectivités soutenues par Beelong, celui de Pierre Gordien, acheteur de produits alimentaires à l’Ecole hôtelière de Lausanne (EHL): « Concernant les crevettes tigrées, le service des achats a cherché des alternatives de prix avec le label ASC. Lorsque nous avons finalement trouvé quelque chose, notre chef n’a pas apprécié la qualité. Alors, au lieu de chercher une autre alternative, la vraie solution était tout simplement de ne plus utiliser de crevettes! ».

Pour aller plus loin, notre article de blog « Manger durables en 8 étapes clés » vous donne toutes les astuces pour une consommation alimentaire durable.

L’équipe Beelong