Cinq produits étonnants qu’on trouve chez nous

Pas toujours besoin d’aller chercher très loin des aliments « exotiques ». Focus sur cinq produits étonnants qui poussent chez nous ou y sont fabriqués. Délicieux et avec d’excellents résultats ECO-SCORE® by Beelong!

La distance entre les lieux de production, de fabrication et de consommation ainsi que les conditions de production font partie des nombreux critères pris en compte par la méthode ECO-SCORE® by Beelong pour calculer l’impact environnemental d’un produit. Une production de saison (c’est-à-dire sans serre chauffée) valorisant la biodiversité et sans transport en avion est également favorisée, parmi d’autres paramètres.

Savez-vous par exemple que les cinq aliments suivants qu’on imagine lointains poussent ou sont fabriqués chez nous?

LE KIWI

La plus grande production suisse de kiwis se situe sur La Côte vaudoise, à Allaman. Le microclimat au bord du lac Léman, qui protège du gel et offre des sols alluviaux d’excellente qualité, permet au Domaine de la Pêcherie de cultiver ce fruit local depuis près de quarante ans, dont trente ans en bio sans aucun traitement. Originaire de Chine, le kiwi se plaît dans notre climat tempéré et même rigoureux en hiver. C’est une excellente source de vitamine C.

L’exploitation compte aujourd’hui une vingtaine d’hectares, de quoi fournir 80 à 90% de la production helvétique, soit 300 à 400 tonnes par an. D’autres domaines en-dessous des dix hectares existent dans les cantons du Tessin, de Zürich ou d’Argovie. La production indigène reste néanmoins modeste par rapport à l’Italie (400’000 tonnes), la Chine et la Nouvelle-Zélande.

Saison: janvier à avril.

LE QUINOA

On associe spontanément le quinoa aux hauts plateaux andins d’Amérique du Sud, où on la cultive depuis plus de 5’000 ans. Or, cette plante pousse aujourd’hui dans plus de 125 pays, dont la Suisse! La relocalisation de cette culture a été particulièrement encouragée dès 2014 par IP-Suisse en production intégrée, puis par Bio-farm en agriculture biologique.

Rustique, cette pseudo céréale a l’avantage de s’adapter aux sols pauvres. La production indigène de quinoa demeure cependant faible en comparaison à d’autres cultures présentes en Suisse comme le blé et par rapport aux principaux pays producteurs de quinoa au niveau mondial que sont le Pérou, la Bolivie et l’Equateur.

Au niveau nutritionnel, le quinoa ne comporte pas de gluten. Avec un taux en protéines élevé, il contient les neufs acides aminés essentiels et de nombreux acides gras (Omega 3, Omega 6, Omega 9). Il est également riche en fibres, en glucides, en minéraux et magnésium.

Saison: semis à l’automne, en octobre, et récolte au mois d’août.

LE RIZ

La culture du riz en Suisse a vu le jour au Tessin dans les années 80, avec une production de 450 tonnes annuelles, et divers essais sont menés depuis quelques années au nord des Alpes, dans le contexte du réchauffement climatique et de promotion de la biodiversité. Alors qu’il se cultive au sec au Tessin, l’Association GI Riz humide soutient la recherche, la culture et les échanges d’expériences autour de cette céréale originaire d’Asie.

La famille Guillod fait partie des pionniers dans ce domaine avec le Riz du Vully. Pour l’instant, la seule variété pouvant garantir une récolte satisfaisante en Suisse est la variété Loto, un riz semi-complet à risotto qui convient aussi à la préparation du riz pilaf. Possibilité de visiter le domaine.

Du point de vue de la biodiversité, la culture du riz humide (technique de riz inondé comme dans la plupart des régions productrices) permet la création de zones humides favorables à la faune et à la flore, telles que rainettes vertes, crapauds calamites, bécassines, chevaliers guignettes ou spirodèles à plusieurs racines.

Saison: prêt à la vente entre octobre et décembre selon les régions.

LES AGRUMES

©Ferme aux Agrumes

A Borex, dans le canton de Vaud, se niche une drôle de ferme. Celle de Niels Rodin, qui cultive plus de 200 variétés d’agrumes sous les labels Demeter (biodynamie), bio et SwissGAP. Ces fruits proviennent à l’origine des pays subtropicaux et du pourtour méditerranéen, avec une saisonnalité hivernale.

La Ferme aux Agrumes tend vers l’autosuffisance dans la mouvance de la biodynamie (propres désherbants, compostes, engrais, luttes biologiques, etc.). L’ensemble du site est pratiquement indépendant au niveau énergétique (panneaux solaires, panneaux thermiques, pompes à chaleur pour l’eau et l’électricité) et en eau (récupération de l’eau de pluie). Plus généralement, l’exploitation milite pour le zéro déchet, la valorisation des invendus et le zéro plastique.

Les agrumes suisses, une rareté, sont particulièrement appréciés des grands chefs et du secteur HORECA, mais aussi de la clientèle privée. Pour une offre toute l’année, ils sont déclinés en produits d’épicerie et spiritueux, disponibles sur l’e-shop et chez Manor. Visite du domaine sur rendez-vous (visit@lfaa.ch) et vente des fruits sur site ou envoi par poste sur demande (ventes@lfaa.ch).

Saison: début de saison fin octobre (citron vert, combawa, mandarine satsuma, citron caviar, etc.), haute saison de mi-novembre à fin décembre (yuzu, main de Bouddha, cédrat, bergamote, etc.), arrière-saison dès janvier (citron, orange, mandarines, etc.), dès mars (pomelo, kumquat), fin de saison en avril-mai (konatsu).

LA MOZZARELLA DI BUFALA

Aussi étonnant que cela paraisse, il existe plusieurs fromageries fabriquant de la mozzerella di bufala dans nos régions, parmi d’autres produits laitiers à base de lait de bufflonne suisse. C’est le cas de la Ferme Stähli et de sa fromagerie, à Travers, qui fut la première exploitation en Suisse romande à accueillir des animaux en 1999. Elle compte aujourd’hui 350 spécimens, soit le plus gros cheptel du pays. La Fromagerie André à Romanel-sur-Morges transforme de son côté le lait des bufflonnes de la Ferme du Moulin d’Amour à Gollion, tandis que Mozza’fiato à Cuarnens s’approvisionne en lait bio auprès de Brunnenhof, une exploitation située à Sins, dans l’optique de labelliser sa mozzarella di bufala en bio.

Le buffle a été domestiqué en Asie et semble avoir rejoint l’Italie avec les Arabes dès le Xe siècle par la Sicile. Depuis 1996, la Mozzarella di Bufala Campana porte une Appellation d’origine protégée (AOP) avec un cahier des charges bien précis. La mozzarella di bufala romande offre un goût moins iodé que sa cousine du bord de mer, puisque les bufflonnes suisses se nourrissent d’herbes et de foin.

Le lait de bufflonne est deux fois plus gras que le lait de vache (8% de matières grasses) et contient moins de lactose. Les personnes intolérantes au lactose ou allergiques au lait de vache le supporte donc généralement. Il est aussi plus digeste et riche en fer, calcium, vitamine A et zinc.

Saison: production toute l’année, pic de consommation en été.

The Beelong Team